laboratoires d'idées / Je me souviens
…d’une perceuse

Je me souviens qu’une perceuse à l’étage supérieur accompagnait ou ponctuait chacune de mes interventions. Je m’en plaignis auprès d’un responsable. L’après-midi, nous en avions gagné une deuxième ! Le lendemain matin, changement de décor : une salle en rez de jardin (autant dire au sous-sol) près des archives.

…repas froids

Je me souviens avoir animé dans une salle où la température était proche de 15°. La matinée, j’avais en face de moi des participants qui avec son bonnet péruvien vissé sur la tête, qui avec une écharpe emprunté à une assistante (elle travaillait dans un bureau chauffée la veinarde), qui avec deux blousons… Le midi, plateaux repas froids.

…matinée difficile

Je me souviens d’une matinée difficile : la cuisine lyonnaise (de mauvais qualité, à vrai dire) de la veille avait décimé une bonne moitié de mon auditoire (des niçois et des provençaux). La diète du midi aura mis fin à l’hébétude de certains et, plus sûrement, à la noria du matin.

…les tontons flingueurs

Je me souviens d’un participant, Régis, qui connaissait, de très nombreuses répliques du film « Les tontons flingueurs ». À chaque simulation à deux, il savait faire montre de son « don ». Les dialogues finissaient par prendre le tour déconcertant d’un remake de qualité douteuse.

…participant retardataire

Je me souviens qu’un participant retardataire avait tapé à la porte de notre salle. De nombreux séminaires sont organisés dans cet hôtel de chaîne. J’ouvre la porte et l’invite à s’asseoir. Il se place dans le « U » entre deux participants. Mots rapides de bienvenue. Le groupe était déjà constitué. Les participants avaient déjà tissé les premières complicités. Les uns et les autres ont (gentiment) « challengés » l’intrus sur l’un ou l’autre des thèmes traités. 30 minutes plus tard, l’intéressé un brin désorienté, nous quitte en disant « Je crois que je me suis trompé de salle. ». La porte fermée, une grand éclat de rire a fusé.

…salle aveugle

Je me souviens d’avoir dû animer une formation dans une salle aveugle et qui, plus est, dans le noir (ce qui n’est a priori pas un pléonasme depuis Edison) ! La session se déroulait dans un négoce de matériaux. Notre veine. D’autorité, j’allais dans les rayons avec un participant du cru, réquisitionner force rallonges en rouleaux et baladeuses de chantier. Effet garanti : ambiance sortie de boîte de nuit en fin de journée.

…11h15

Je me souviens d’avoir animé dans un « routier » à la périphérie d’une grande ville portuaire. L’une de deux salles de restaurant nous avaient été attribuées. 11h15, nous devions quitter les lieux pour la mise en place. Le deuxième jour, je négociais un délai en échange d’une participation à la dite mise en place. Le troisième jour, à 11h15 pétantes, nous avions déjà quitté les lieux et consultions le menu imposé.

…coupe du monde de football

Je me souviens avoir dû aménager les horaires d’une formation pendant une coupe du Monde de football. Compte tenu du décalage horaire (l’Asie), le planning habituel était passablement mis à mal. L’équipe de France avait perdu. Somme toute, des formés plus studieux.

…formateur buissonnier

Je me souviens qu’à 8h30, deux participants étaient arrivés. A 9h00 : ils étaient toujours deux. A 9h30 : pas mieux. Nous décidons de concert d’annuler la session. Je préviens le responsable des RH. Matinée sous le signe du wu-weï, du « non-agir ». Marcher sans but, s’attabler à la terrasse d’un café, regarder les passants. Petits bonheurs du formateur buissonnier.

…rideau

Je me souviens qu’un participant avait annoncé au groupe en fin de la 1ère journée qu’il avait été licencié (en fait sa période d’essai n’avait pas été renouvelée) et comme la formation était programmée, il nous déclara que : « C’était toujours ça de pris ». Un court échange en fin de journée avec le DRH. Le lendemain matin, il ne se présenta pas. Rideau.

…le plombier

Je me souviens qu’un participant était venu me trouver avant la fin d’une session de formation (il restait encore une demi-journée) pour me dire qu’il avait rendez-vous avec son plombier et que, en conséquence, il partirait plus tôt. Son artisan (il est, paraît-il, difficile de trouver de nos jours un artisan qui daigne se déplacer ?) ne pouvait attendre. Le DRH de l’entreprise venait faire son intervention habituelle de clôture de la formation. Il croise notre participant en partance. Ebranlé.

…la grève de la participation

Je me souviens de ces participants qui avaient fait la grève de la participation. De cette atmosphère épaisse qui régnait dans cette salle terne. L’un d’entre eux pris enfin la parole, près d’une heure après l’ouverture de la session de formation. La cause de ce mutisme : on ne leur avait pas remis la calculette, l’un de ces goodies, apprécié, dit-on, des clients, et dont seuls quelques (heureux) employés, ceux qui ont des relations, peuvent se procurer. Le groupe précédent les avait eu automatiquement. Eux.

…jeune formateur

Je me souviens, tout jeune formateur, avoir donné la parole à un dirigeant en ouverture d’une session de formation. La matinée était fichue. Il est resté au déjeuner avec nous et a poursuivi son exposé improvisé. Par chance, l’après-midi, il avait un rendez-vous. S’excusant de ne pas prendre la café avec nous : « Désolé, je dois vous quitter. C’était très enrichissant ! ». Il avait pris la parole pendant plus de 90% du temps…

…d’un « pilote »

Je me souviens que lors d’un « pilote » (formation-test) le responsable de la formation était assis à la première place à ma gauche (salle disposée en « U »). La première journée avait été pesante. Il avait noirci quantité de pages de son grand cahier à spirales tout en m’observant périodiquement du coin de l’œil. Quand je le sollicitais pour recueillir son point de vue, il répondait poliment mais invariablement, je suis là en observateur.

…la casquette du contrôleur

Je me souviens avoir porté la casquette de contrôleur dans le métro et avoir fait du  contrôle de passagers. Il s’agissait de « comprendre le métier ». Demander à un contrevenant les raisons de son geste, l’écouter verbaliser, puis verbaliser.

…d’une crise de fou rire

Je me souviens d’une crise de fou rire avec un groupe de dirigeants particulièrement chaleureux et un rien chahuteur. Réunion interrompue près d’une heure. Reprise délicate. Je craignais une rechute définitive qui aurait mis mon programme à terre…